C'est sans doute ce qu'auront dû se dire plusieurs personnes. En effet, le climat nous a joué un drôle de tour. Après un mois d'août résolument pourris, voilà un mois de septembre qui commence plutôt de manière estivale, avec des températures ayant frôlé les 30°C, ce qui ne s'était plus vu depuis le 30 juillet ! Cela aura le don de faire enrager les personnes ayant repris le travail ou les élèves de retour en classe. Pour la suite, il va falloir attendre pour que les prévisions s'affinent car c'est encore assez incertain. Mais en attendant, ne prenez pas le risque de louper une agréable occasion d'en profiter si vous en avez l'occasion :)



Je reviendrais sans doute sur la situation de ce début septembre dans mon prochain édito.

Bilan juillet 2006 : Le plus chaud depuis 253 ans !

Avant de vous parler de mois d'août, petit retour en arrière pour le bilan de l'exceptionnel mois de juillet 2006.

Alors que la plupart des gens n'ont toujours pas oublié la canicule de 2003, voilà que le climat remet le couvert et nous offre une nouvelle période torride, une nouvelle ruée sur les glaces, ventilateurs et autres climatiseurs, en dépit de tout esprit écologique ou économique pour ces derniers.

Températures

Même si nous n'avons pas connus les mêmes extrêmes que lors de la canicule de 2003, la température moyenne a été supérieure de 4.4°C par rapport à la norme 1961-1990 ! Si on prend la moyenne des températures maximales, 30.5°C, cet excès monte jusqu'à +5.2°C ! Tout ceci en fait le mois de juillet le plus chaud depuis le début des mesures en 1753 à Genève. Cela fait donc au moins 253 ans qu'il n'avait plus fait aussi chaud à cette période de l'année.

A la différence de la canicule de 2003, qui fut donc marquée par de très fortes pointes de chaleur (37.6°C le 13/08/03), le mois de juillet 2006, lui, fut plus modéré à ce niveau là. On ne compte en effet qu'un jour de très forte chaleur (>35°C) avec 35.3°C le 25. Mais au total, ce sont tout de même 19 jours tropicaux (>30°C) qui ont été relevés ce mois-ci. Si on tient compte des jours dits d'été, le thermomètre a été supérieur à 25°C durant 29 jours. Et pour terminer avec les maximales, notez également que le thermomètre n'est pas descendu sous la barre des 27°C durant 23 jours consécutifs (du 8 au 31).

Du côtés des minimas, avec 17.1°C de moyenne, elles étaient supérieures de 3.8°C par rapport à la norme. Largement de quoi justifier les problèmes pour trouver le sommeil. Parmi les nuits chaudes que nous avons vécus, il y avait notamment la nuit du 14 au 15 où le mercure n'est pas descendu en dessous de 20°C. Ce genre de nuit est cataloguée comme étant tropicale par MétéoSuisse. Ce fut la seule du mois, mais nous avons par contre eu 13 autres nuits où il faisait, au mieux, 18°C au moment le plus frais.

La température de jour, de nuit ainsi que le taux d'humidité ont été les trois éléments déclencheur de différentes alertes à la canicule. Premièrement celle de MétéoSuisse, qui c'est étendue du 19 au 27 pour la région lémanique, puis celle de l'Etat de Genève, qui a d'ailleurs atteint le niveau rouge entre 21 et le 27. Le bilan de ces alertes est plutôt positif, tant au niveau sanitaire que de l'organisation.

Précipitations et orages

Corollaire de cette période de canicule, ce mois de juillet a été très sec. L'essentiel du cumul mensuel provient d'ailleurs de la dégradation orageuse du 5 et 6 juillet. MétéoSuisse avait lancé une alerte jaune à cette occasion. Il y avait de quoi au vu des 42.9mm tombés durant cette seule période et les orages parfois violents, comme le 6 au matin. Ces pluies représente à elles seules environ 63% de la norme mensuelle.

Outre cet évènement, le cumul le plus important a été de... 2mm le 28 juillet. Bien que la dégradation orageuse de ce jour ait mis un frein à la canicule et a été à l'origine des levées des alertes, elle a été assez ridicule au niveau pluviométrique. Par contre, elle a été remarquable par le passage d'un arcus en région genevoise, un front qui, comme son nom l'indique, prend une forme d'arc de cercle.

Enfin, durant la période chaude et malgré plusieurs jours d'orages (les 12, 13, 17, 25, 26 et 27), la pluie a été quasi inexistante. Ce ne sont en effet pas les 0.4 et les 0.3mm, relevés respectivement les 12 et 17 juillet qui auront eu la moindre influence sur la sécheresse qui persiste malgré les bonnes pluies de ce printemps. L'absence de pluie associée à la canicule a poussé les autorités à prendre des mesures qui ne s'étaient plus vues depuis l'été 2003. En prévisions des festivités du 1er août, les engins pyrotechniques et les feux en plein air ont été interdits. Le danger d'incendie de forêt était jugé sévère par le département du territoire de l'Etat de Genève. Pour la première fois au nord des Alpes, MétéoSuisse déclenchait aussi son alerte « incendie de forêt ». Cette alerte est restée en vigueur du 26 au 2 août dans le bassin lémanique.

Bilan août 2006 : Le plus froid depuis 28 ans

Tout comme juillet, août 2006 a été assez exceptionnel. Non pas pour sa chaleur évidemment, mais pour sa fraîcheur. Contrairement à mai 2006, l'impression est confirmée par les chiffres. Ce mois d'août serait en effet l'un des plus froid depuis une centaine d'année en Suisse. A Genève, il faut remonter à 1978 pour en trouver un aussi frais. Du coup, MétéoSuisse n'hésite pas à le qualifier d'« extrêmement maussade » !

Températures

Le changement fut particulièrement remarqué du fait que la fraîcheur arriva rapidement au début du mois. Le 3 août déjà, le thermomètre passait sous la barre des 20°C, ce qu'on avait plus vu depuis le 3 juin. Mis à part le 1er et le 2, on constate que seul 10 jours ont été très au-dessus de la norme journalière. Et encore... l'excès fut très limité, avec entre 0.1 et 0.9°C au-dessus de la norme, contre un déficit atteignant parfois jusqu'à -6°C pour la journée la plus froide (le 13 avec 12.7°C de moyenne). En fin de mois, les matinées ont commencées à être de plus en plus fraîches, voire carrément froide avec le petit 6.3°C relevé le 31 au matin. C'est franchement frisquet pour un mois d'été.

Avec seulement 5 journées d'été (>25°C), contre 14 en moyenne en août, Genève s'en tire plutôt bien, le nord des Alpes n'ayant connu qu'une à deux journées du même type. Et nous n'avons évidemment eu aucune journée tropicale (>30°C).

Avec tout ça, la température moyenne sur tout le mois s'élève à 16.8°C, soit 1.6°C en dessous de la norme. Le déficit le plus marqué est avec la moyenne des maximales qui se situe 2.4°C en dessous de la norme.

Précipitations et orages

Dans ce domaine aussi c'est tout l'inverse de juillet. Le cumul est largement excédentaire et les pluies ont été bien réparties sur tout le mois, ce qui a eu un rôle bénéfique sur le front de la sécheresse, du moins celle de surface car les nappes phréatiques de la région sont toujours en situation critique. Et ce n'est pas toujours plus reluisant ailleurs, avec certains jeunes arbres qui n'ont visiblement pas supporté le coup de chaud de juillet.

Pour revenir sur les pluies, il y a eu deux épisodes intenses au cours du mois. Dans la nuit du 2 au 3 août, de fortes pluies tombent sur Genève. Les prévisions laissant entrevoir de nouvelles fortes pluies, MétéoSuisse lance une alerte jaune. En effet, le 4 de nouvelles précipitations touchent la région. Au final, 45.3mm sont relevés à Genève-Cointrin. Mais c'est surtout la riviera vaudoise qui est touchée avec jusqu'à 78mm par endroits selon MétéoSuisse.

Autre épisode, celui s'étendant du 12 au 18 août. Sur cette période, on mesurera 73.7mm de pluie, dont 24.4mm pour la seule journée 16. Mais c'est surtout la nuit du 17 au 18 qui a été la plus agitée, avec une très forte pluie, accompagnée d'un vent soutenu et de quelques orages. Pour ma part, ça faisait longtemps que je n'avais plus vu une pluie aussi soutenue.

Ensoleillement

Plutôt habitué aux excédent de soleil, ce mois d'août se démarque aussi par son déficit d'ensoleillement. En effet les 187 heures cumulées de soleil (83% de la norme) au cours du mois correspondent plutôt à ce qu'on mesure au mois de septembre. Dans certaines autres stations de Suisse, le déficit est même record.

Ce bilan est basé sur les relevés et normes de MétéoSuisse.